Info-mission Afrique (avril 2015) |
VISITES EN AFRIQUE DE L’OUEST
Cette lettre de nouvelles couvre deux visites en Afrique de l’Ouest, une en août 2014, et l’autre en février 2015. Une surcharge de travail, les défis importants qui confrontent l’œuvre missionnaire, ainsi que la préparation de manuscrits pour réimpression m’ont empêché d’écrire plus tôt, malgré le vif désir que j’avais de la faire. La crise économique que nous connaissons en Occident depuis quelques années nous frappe en plein en ce moment. C’est une lutte pour trouver dans quelle voie avancer tout en demeurant focalisé sur la vision d’origine : l’annonce de l’Évangile de la grâce de Dieu en Christ seul au sein d’une génération plongée dans des ténèbres étourdissants. Lors de mes deux visites, je me suis rendu en Côte d’Ivoire et au Bénin, à l’invitation des amis et des églises sur place. Le Seigneur nous a bénis en ouvrant un certain nombre de portes, nouvelles et anciennes, pour annoncer son message de salut. Je lui suis si reconnaissant pour ces diverses occasions et pour la grâce de le servir qu’il me fait. Côte d’Ivoire Gagnoa Gagnoa est une ville assez grande au centre du pays. Elle est bien située car elle forme le centre d’une sorte de toile d’araignée d’où partent des routes pour les diverses régions. Europresse a ouvert un bureau dans cette ville vers la fin des années 80, grâce à des liens fraternels avec l’église de la grâce qui se trouvait là. Cette église m’a invité à prêcher lors de leur camp biblique en août 2014.Ce camp se tient déjà depuis plusieurs années, et c’est une merveilleuse occasion de rencontre avec des frères et sœurs pour des croyants qui sont souvent très isolés. L’écoute de la prédication de la Parole est un temps fort pour beaucoup. Environ 90 personnes étaient au camp, provenant d’un peu partout dans le pays. Je n’étais pas allé en Côte d’Ivoire depuis 6 ans. Les troubles et l’instabilité politiques, ainsi que des difficultés avec l’obtention du visa, m’en avaient empêché. Le pays a traversé plusieurs périodes de troubles et de guerre civile. Les gens semblent être fatigués d’une telle situation, espérant qu’un nouveau départ est possible. Pourquoi pas ? Toutefois, les questions de fond qui troublent le pays n’ont pas été abordées. Malgré une stabilité apparente, on sent qu’un ressort a été cassé dans ce pays qui était autrefois le moteur économique de l’Afrique de l’Ouest. L’Évangile de la grâce de Dieu est la seule vraie réponse, car sous l’action souveraine de l’Esprit de Dieu, il transforme les cœurs durs et rebelles, mais peu sont prêts à entendre ce message en dépit des difficultés environnantes. Lors de ma dernière visite, la situation au sein des églises de la grâce passait pas un déclin très marqué. Le zèle de beaucoup s’était attiédi et les uns et les autres étaient occupés à toutes sortes d’activités qui les empêchaient de prendre à cœur l’œuvre de l’Évangile. Je dois donc reconnaître que je n’attendais pas beaucoup de ma visite. J’avais accepté de venir surtout pour encourager mon ami Paul NGoran, le pasteur de l’église. Contrairement à mes attentes, j’ai trouvé une situation encourageante dans bien des domaines. L’église de Gagnoa a grandi et mûri sous la conduite de Paul assisté de Vincent Dua, les deux principaux prédicateurs. Plusieurs hommes de valeur les aident dans cette tâche, si bien que l’église possède maintenant une bonne structure. Les gens de Gagnoa vont aussi prêcher dans les environs. Le camp fut une occasion bénie d’entendre de bonnes prédications. Les échanges entre les gens présents ont aussi été très bénéfiques, surtout pour me faire une idée des diverses situations sans avoir à trop voyager ! Les organisateurs avaient aussi prévu plusieurs séances de discussion pour divers groupes. Ces temps furent de bonnes occasions pour étudier ce que dit la Bible au sujet du vécu de la vérité dans un monde difficile et de plus en plus hostile. Abidjan L’église de la grâce d’Abidjan a aussi grandi spirituellement. Un noyau de jeunes hommes et femmes très engagés en forme l’ossature maintenant. La plupart d’entre eux m’étaient encore inconnus, ce qui montre que l’œuvre du Seigneur avance. Le conducteur de l’église, Alex, est un jeune homme rempli de zèle. Il a un grand désir de mieux connaître le Seigneur et de vivre selon sa volonté. Un défi (cela est vrai aussi pour d’autres églises en Afrique de l’Ouest) est que la plupart de ces jeunes conducteurs sont nouveaux et n’ont pas vraiment de modèles. Ils ressentent le besoin d’être enseignés dans les aspects pratiques d’une vie vécue pour Christ dans un monde moderne, à la fois pour l’individu et pour l’église. Cela nous pose un défi pour pouvoir aider ces amis. Je suis en discussion avec Paul pour voir comment répondre à ce besoin. Nous convoitons les prières de nos amis à ce sujet. Les hommes à Abidjan ont produit plusieurs traités et brochures de présentation de l’Évangile, imprimés à faible coût. Grâce à la technologie moderne, ils mettent ces outils à la disposition de quiconque veut les utiliser pour l’évangélisation. Ils ont aussi créé un groupe sur Facebook («L’Évangile pour tous») où ils présentent la bonne nouvelle du salut en Christ seul. Un nombre croissant de gens d’un peu partout dans le monde se connectent sur cette page et bénéficient de cet enseignement. Il est très encourageant de lire les commentaires, et j’ai remarqué qu’ils ont tendance à se centrer sur Christ et la grâce de Dieu qui vient par lui. Peut-être avons-nous là un digne successeur au journal «Les Échos de la Vérité» que nous avons dû arrêter il y a un peu plus d’une année. Émissions radio et prédications À la fois en août et en février, Fréquence-Vie, la principale station de radio chrétienne d’Abidjan, m’a demandé d’enregistrer plusieurs prédications. La chose était d’autant plus aisée que je logeais à la station missionnaire sont situés les locaux de cette radio. Ce fut une joie de pouvoir annoncer l’Évangile par ce biais, bien que je ne me sois jamais considéré comme quelqu’un qui puisse parler à la radio. Suite à ces séances d’enregistrement, j’ai eu un bon contact avec le technicien, qui aime bien les programmes habituels Échos de la Vérité, qui sont diffusés sur ces ondes chaque semaine. Ce cher ami avait de nombreuses questions, et il a exprimé un vif désir que nous programmions mieux pour un ministère plus préparé lors d’une prochaine visite. Deux stations radio séculières situées à Gagnoa m’ont invité aussi à prêcher sur leurs ondes. Lors d’un de ces entretiens, un des animateurs cherchait à m’entraîner sur des sujets politiques ou de société (que pensez-vous des jeunes actuellement… !). Pour ma part, j’étais aussi désireux d’éviter ces domaines qu’il l’était d’éviter celui de l’Évangile ! En février, nous avons insisté pour que ces émissions soient davantage consacrées à la prédication. J’ai pu prêcher aussi dans plusieurs églises de la région de Gagnoa. Ceci est le résultat du travail de colporteur qu’accomplit d’ordinaire Vincent Dua. Il est très actif pour la diffusion des livres et du message de la grâce. Je suis si reconnaissant au Seigneur pour ce cher frère et collègue. L’Évangile et la diffusion du message brûlent dans son coeur. Il se débrouille pour pénétrer dans des lieux où je suppose que même les anges hésiteraient ! Février 2015 Comme je l’ai déjà laissé entendre, je suis retourné à Gagnoa six mois plus tard. L’église en a profité pour organiser un séminaire pour les responsables des églises disséminées dans le pays. Ce projet visait à nous permettre de revoir les uns et les autres, de passer du temps autour de la Parole et de pouvoir échanger généralement sur les points qui posent question à chacun. Une trentaine d’hommes étaient là, certains venant de l’autre côté du pays, bien que la rencontre ne dure qu’un soir et un matin. Il y a donc un besoin pour que reprenne ce genre de réunions, qui existaient dans le passé. Paul NGoran envisage de recommencer de manière régulière. Après un temps d’étude d’un passage de Romains, la matinée s’est terminée par une discussion générale concernant les défis que rencontrent ces hommes dans la vie des églises. Pour la plupart, ils sont très isolés dans leur situation et ils étaient très heureux d’avoir cette occasion de partager ce qui leur pèse. Un frère, qui réside à Agboville (à environ une heure de route d’Abidjan), nous a aussi invités à venir prêcher chez lui. Il y a quelques années, le message de la grâce a eu un impact sur le coeur de cet homme très religieux, et sa vie a été transformée. Ceci s’est produit alors qu’il avait quitté son pays pour tenter sa chance au Mali, à quelques 3000 kilomètres de là. Au travers du ministère d’un de nos premiers étudiants au nord du Mali, le Seigneur s’est plu à toucher ce coeur. Depuis, notre frère a très à coeur de répandre le message du salut dans sa localité. Une petite foule avait répondu à son invitation d’écouter la prédication de la Parole de Dieu, y compris le chef du village – une expérience de la culture africaine intéressante pour moi ! Deux hommes étaient là aussi qui ont un ministère de prédication dans les prisons. Voir leur consécration pour une tâche si difficile était vraiment une source d’admiration pour l’oeuvre que le Seigneur fait en eux et par eux. Eux-mêmes étaient très heureux d’entendre parler des livres et brochures qu’ils pourraient utiliser régulièrement pour les aider. Ma principale source de joie, toutefois, n’est pas toute l’activité de ces quelques jours de visite, mais l’affermissement et la croissance des églises et des chrétiens qui semblent de plus en plus motivés pour aller porter le message du salut à un monde environnant. Quelle joie de voir des hommes en Afrique prendre l’initiative de servir le Seigneur plutôt que d’attendre que l’Occident mène le jeu ! Bénin Parakou Cette ville, assez grande, est situés au centre du Bénin, très proche de la frontière avec le Nigeria. En août 2014, la jeune église de la grâce présente dans la ville nous avait invités, Paul et moi, à enseigner leurs jeunes adultes. L’objet était de présenter les fondements de l’Évangile de la grâce et leurs implications pratiques pour la vie courante. Un des gros problèmes (probablement pas une exclusivité de Parakou) est que les gens connaissent la vérité dans la tête, mais elle ne touche pas autant leur vie qu’il serait souhaitable. Là encore, de jeunes conducteurs ressentent le besoin d’être enseignés à réfléchir bibliquement pour traduire la vérité dans la vie de l’église et de l’individu. La chose n’est pas si simple qu’il paraît, car nous ne voulons pas enseigner une simple morale de décence, qui n’est que le vieux message du salut par les oeuvres, mais le message de la liberté qui est en Christ, une liberté d’amour qui transforme spirituellement toute la vie. Il est très encourageant de voir une génération plus jeune se lever à l’appel du Seigneur pour le servir en un jour de ténèbres. Mais il y a beaucoup d’ignorance, ainsi qu’un grand désir d’apprendre. Notre temps à Parakou parmi ces chers amis fut un moment béni du Seigneur. Bien sûr, prêcher là est toujours très particulier, avec les petits cochons qui errent ça et là, ou les cabris qui cherchent à entrer dans la salle ! Bohicon Cette ville est située presque à mi-chemin entre Parakou et la capitale, Cotonou, au sud. C’est une ville très animée qui a beaucoup grandi depuis une quinzaine d’années. Il y a une église de la grâce là, dont notre collègue, Julien Naka, est le pasteur. Il y a plusieurs très bons prédicateurs dans cette église qui vont régulièrement dans les villes et villages avoisinants. À Bohicon, se trouve aussi le bureau Europresse-Afrique pour le Bénin et le Togo. Après notre escale à Parakou, Paul et moi sommes allés au camp biblique organisé par l’église de Bohicon. Il y avait environ 400 participants au camp, dont certains venaient du Burkina et du Togo voisin, plus ce qui semblait être un million de gamins qui couraient partout ! Le camp se tient pendant presque la totalité d’une semaine et consiste en une série de prédications, ainsi que des échanges entre les participants. Une dizaine de prédicateurs a pris la parole, et la nourriture spirituelle était bonne. Plusieurs de ces hommes ont suivi le Cours de Formation que nous organisons. Avec toute cette foule, l’organisation du camp commence à montrer ses limites. Il était intéressant que le jour où le menu comportait un oeuf dur pour chacun, les amis n’ont pas pensé à donner l’oeuf afin que chacun le pèle, mais certains ont passé la matinée à ôter la coquille des quelque 700 ou plus œufs durs ! Durant le camp, plusieurs rencontres spontanées se sont produites avec les jeunes adultes. Ils ont des tas d’interrogations qui restent souvent sans réponse. Nous avons examiné le message de la Bible en réponse à leurs divers soucis. Ceci a parfois duré tard dans la nuit, jusqu’à ce que la sagesse plutôt que le désir nous envoie au lit ! Je suis reconnaissant au Seigneur pour une bonne constitution ! Certains de ces jeunes manifestent une maturité spirituelle remarquable. Février 2015 Je suis retourné au Bénin six mois plus tard, avec Paul et Vincent. En arrivant à l’aéroport à 8 heures du matin (pour un départ à 11h), j’appris que mon vol avait été annulé, et que le prochain opéré par la compagnie était normalement prévu pour la semaine suivante ! Après deux heures de recherches et tractations, j’ai pu obtenir une place sur un vol d’une autre compagnie, prévu pour 19h40 le soir même. Mais, alors que j’enregistrais mes bagages, un technicien m’apprit qu’il y aurait un retard et que nous ne partirions pas avant 22h30. En résultat, j’eus la bénédiction d’apprécier l’aéroport d’Abidjan pendant toutes ces heures. Ce fut effectivement une bénédiction car Alex, le jeune responsable de l’église à Abidjan, est resté avec moi et n’a cessé de me poser des questions. Cela m’encourage tellement de voir un tel désir d’apprendre de la Parole de Dieu ! En salle d’embarquement, j’ai aussi discuté un peu avec un compagnon de voyage originaire du Mali. Ni chrétien, ni musulman, il se disait «traditionaliste». Il a pris «Consolations divines», de Thomas Watson. Puisse la vérité devenir une réalité dans la vie de cet homme ! Au nord du Bénin Avant l’arrivée de Paul et Vincent, je suis allé avec Julien rendre visite à l’église de la grâce de Banikoara, tout au nord du Bénin. Banikoara est une petite ville de brousse, le centre principal d’une province proche du Niger. La présence musulmane y est très importante, comme en témoignait le concert d’appels à la prière des multiples lieux de culte dès 4h30 du matin ! Sous la conduite du frère Martin, la petite église locale manifeste des signes clairs d’une croissance spirituelle après plusieurs années difficiles. En route, nous avons passé le week-end à Parakou en compagnie des amis de l’église sur place. Puis, nous nous sommes arrêtés une nuit à Bembéréké, où nous avons prêché aux gens de l’hôpital missionnaire. Plusieurs étudiants du Cours des prédicateurs travaillent à l’hôpital et nous avons eu la joie de pouvoir passer un peu de temps avec eux. À l’approche de l’hôpital, nous avons souffert une crevaison, exactement au même endroit qu’une année auparavant. À une centaine de mètres de là se trouvait l’échoppe d’un vulcanisateur (difficile de ne pas soupçonner quelque rapprochement entre notre expérience et sa présence !). Le pneu était réparé le lendemain matin pour l’immense somme de 80 centimes d’euro ! Après quoi, nous avons repris la route au milieu de la savane. La conférence de la grâce 2015 Une fois encore, cette conférence se tenait à Bohicon pour 2015. Personne n’arrive à se rappeler combien d’éditions se sont déjà tenues là, mais je pense que c’est probablement la quinzième fois que nous nous retrouvons au CBDIBA, un centre très bien conçu juste au sud de la ville. En tout cas, l’événement est devenu un élément incontournable du calendrier de plusieurs amis dans la sous région. La conférence débute le jeudi après-midi pour se terminer le dimanche en milieu de journée, juste après un culte en commun avec l’église locale dans une chapelle bondée pour l’occasion. Pendant des années, la conférence était organisée au profit des étudiants du C.F.C., le Cours de formation des prédicateurs organisé par Échos de la Vérité. Depuis quatre ou cinq ans, cela a changé. C’est devenu une conférence de la grâce, où peut être invité quiconque semble susceptible de bénéficier, ainsi que les étudiants actifs du Cours. Cela a permis de bénéficier de la présence de multiples amis qui ont témoigné de l’aide qu’ils ont reçue dans leur compréhension du message biblique. Il y avait près d’une centaine de participants cette année, ce qui est un record pour le moment. En particulier 6 ou 7 hommes sont venus de la petite école biblique de Sinendé (à une quarantaine de kilomètres de Bembéréké). J’avais été invité à y enseigner l’an dernier pendant une journée à l’initiative d’un cher frère, André, un Français qui n’a jamais vécu en France, mais qui enseigne à l’école. Pour la plupart, l’enseignement de la conférence cette année s’est focalisé sur le fait de traduire la vérité de l’Évangile de Christ dans la vie de tous les jours, sur le plan individuel et ecclésial. C’est un aspect important pour éviter de transformer la grâce de Dieu en un système d’hommes. Le niveau d’enseignement était bon et a conduit à deux sessions de questions aux orateurs. Les échanges entre les participants venus d’horizons si éloignés et différents ont aussi été très bons. C’est un point caractéristique et fort de cette rencontre. Une nouveauté cette année, quelques soeurs étaient présentes, pour plusieurs les épouses de conducteurs d’église. Après la conférence, Vincent a pris la route pour le Burkina Faso, un pays situé au nord du Bénin. Pierre, un de nos étudiants, originaire de Ouagadougou, a voyagé avec lui et lui a servi de guide sur place. Pierre semble être suscité par le Seigneur pour nous aider dans ce nouveau champ d’action. Il se peut qu’il devienne un point d’ancrage à l’avenir pour le ministère des livres et la diffusion de l’Évangile dans son pays. Depuis notre retour, il a été en contact et a indiqué son désir de se donner davantage à la distribution des livres et la prédication de l’Évangile de la grâce. Pour sa part, Vincent est resté deux semaines au Burkina et a fait plusieurs contacts utiles pour l’avenir. Autres regions Haïti J’étais en Haïti pendant 4 semaines en novembre et décembre 2014. Ce voyage fait l’objet d’une lettre de nouvelles séparée. République de Centrafrique La situation à Bangui, la capitale, retrouve peu à peu une apparence de normalité. Le pays a connu deux années très troublées au niveau politique et ethnique. Une percée militaire d’obédience islamique a été à l’origine d’un changement de gouvernement. Les nouveaux dirigeants on dû eux-mêmes laisser la place à leur tour. Et pendant tout ce temps, les armes parlaient et les hommes tombaient. D’ailleurs, nous avons appris récemment qu’un de nos étudiants a été abattu aux tout premiers jours du conflit Firmin, le jeune homme qui a pris en charge la diffusion des livres dans la ville, a vu environ une dizaine de membres de sa famille tomber sous les balles, sans compter ceux qui ont succombé à la maladie et aux rigueurs du climat. Le dernier en date, un grand frère, est devenu la victime des voyous qui règnent sur le quartier. Les amis que nous avons sur place (principalement des étudiants du Cours) continuent de se réunir autour de la Parole tous les deux samedi, et plusieurs personnes se joignent à eux de manière régulière. Ils se rencontrent pour écouter une prédication de la Parole ou une émission Échos de la Vérité. Puis ils partagent les besoins de l’œuvre de l’Évangile dont ils ont connaissance avant de passer un moment à prier ensemble. C’est très encourageant de voir leur fidélité tout le long des temps difficiles qu’ils traversent depuis le début du conflit. Surtout, il est encourageant de les voir avancer avec les quelques moyens qu’ils ont, mais une détermination intacte et une confiance dans le Seigneur d’accomplir son dessein. Brazzaville Notre jeune ami Gildas, à Brazzaville, continue de vendre les livres chaque fois qu’il le peut. Il est allé récemment faire une incursion à Pointe Noire, la seconde ville du pays et un lieu en plein essor en raison du pétrole. J’envisage de lui rendre visite en août prochain si le Seigneur ouvre la porte. Nos opérations au Cameroun et au Gabon sont un peu en veilleuse pour le temps présent en raison de divers facteurs. J’aimerais retourner au Cameroun en août si possible, mais la situation locale semble très confuse au niveau des divers contacts que nous avons sur place. Publications Après un long moment sans rien produire, nous venons de réimprimer 4 titres, et 8 autres sont prêts à suivre. Il y a quelques années, nous avons eu la très désagréable surprise de découvrir que la plupart des fichiers de nos couvertures avaient été détruit par inadvertance. C’est là le piquant qu’apportent nos chers ordinateurs à la vie moderne ! Le Seigneur nous a conduit vers un très bon graphiste dont le père est un ancien ami et un éditeur de livres chrétiens en Roumanie. Notre jeune ami a produit des couvertures très attrayantes. Il est à espérer que ces réimpressions permettront de relancer toute la machine. Mais cela fait ressortir la difficulté que la situation économique en général fait peser sur le ministère, nous obligeant à jongler chaque jour pour savoir quoi faire en priorité. Le soutien de l’oeuvre missionnaire s’est réduit énormément au cours des dernières années, et cela nous a empêché de garder disponibles une grande partie des livres. Un défi important aujourd’hui est l’acheminement des livres vers l’Afrique. Nous avions depuis des années un système qui nous permettait d’alimenter les amis sur ce continent d’une manière relativement raisonnable. Au cours des derniers 12 mois, nous avons dû changer de système, et les conditions ont grandement changé. Des tarifs postaux très élevés et de longs délais d’envoi sont devenus des obstacles majeurs. C’est un sujet de prière urgent car les amis sur le terrain, qui sont en fait des évangélistes et des colporteurs, trouvent de plus en plus difficile de faire des contacts en raison de l’indisponibilité de beaucoup de titres d’intérêt. Lors de mon séjour à Abidjan, j’ai rencontré plusieurs personnes susceptibles de nous aider à résoudre ce problème, mais il y a tant de facteurs impliqués que la tâche n’est pas aisée. Il y a quelques années, John Blanchard, un évangéliste de renom et un ami de l’œuvre missionnaire, avait eu la générosité de faire un don substantiel pour permettre la réimpression de plusieurs des brochures qu’il a écrites. Ce sont des présentations simples de l’Évangile, très populaires auprès du public francophone. Généralement, l’auteur commence avec une question classique que les gens posent («Jésus est-il vraiment ressuscité ?» ; «Où allez-vous après ?» ; «Où est Dieu quand rien ne va plus ?», etc.). Nous espérons pouvoir publier plus de ces brochures, ainsi qu’un livre majeur que John a écrit. Cet ouvrage s’intitule «Les grands points des petits prophètes», et l’auteur y examine ces portions souvent inconnues de l’Écriture que sont les écrits des petits prophètes de l’Ancien Testament. Ce sera une addition très importante à notre catalogue, pour l’Afrique notamment. Un autre sujet important de prière est, une fois encore, le besoin d’un assistant qui me succèdera le jour venu. Le fardeau est juste trop grand, surtout avec un besoin croissant d’interaction avec le champ africain. La nouvelle génération de leaders qui se lève clame pour qu’on lui accorde plus de temps, d’énergie et de réflexion pour les aider et les accompagner. Je suis de plus en plus conscient de l’énormité de la tâche et de mon incapacité d’y répondre correctement. Le Seigneur sait, mais n’utilise-t-il pas son peuple pour lui demander d’envoyer la personne de son choix ? Un grand merci à chacun de vous qui priez et soutenez l’oeuvre si fidèlement. Puisse l’annonce de l’Évangile avoir un impact dans les coeurs et les vies en francophonie ! William Carey aimait dire à ses partenaires : «Tenez la corde fermement pendant que je descends dans le puits.» Je veux adopter ses paroles et vous inviter à faire équipe avec nous alors que nous allons vers ces champs qui sont prêts pour la moisson. Les brebis de Dieu sont là pour beaucoup et ont besoin d’entendre résonner la voix du Berger pour le suivre. Depuis quelque temps, plusieurs amis demandent le programme des visites afin de prier pour les activités du jour. Il y a même un groupe d’entre eux qui, bien qu’éloignés, se réunissent par téléphone pour prier dans ce sens ! C’est un très grand encouragement pour moi. Non pas parce que c’est en faveur de ce que je fais, mais parce que c’est Dieu qui inspire la prière et, s’il le fait, c’est qu’il a le dessein d’y répondre. Et il le fait, en ouvrant de nombreuses portes. Puissent toutes choses manifester sa gloire et avancer son royaume ! Jean-Claude |