Info-mission Afrique (avril 2017) |
Chers amis dans le Seigneur,
Cela fait plusieurs semaines que je suis rentré de mon récent voyage au Bénin. Il m’a fallu un peu de temps pour me remettre de la forte chaleur qui prédominait sur place et pour traiter tous les dossiers qui s’étaient accumulés sur mon bureau pendant mon absence ! Cette année, j’avais privilégié de passer tout le temps de ce voyage au Bénin seulement car je voulais bâtir sur la dynamique qui s’était dégagée des dernières visites, notamment le voyage d’août 2016, où le Seigneur avait grandement béni les relations avec «la jeunesse», comme ils disent là-bas (les jeunes adultes de 16 à 30 ans). En raison du calendrier, j’ai commencé mon séjour par la conférence annuelle que Échos de la Vérité organise, avant de prendre deux semaines pour faire le tour des diverses églises avec lesquelles nous avons des liens de fraternité. Conférence de la grâce 2017 pour l’Afrique de l’Ouest C’est une rencontre annuelle qui s’adressait à l’origine aux étudiants du Cours de Formation Continue (C.F.C.) que nous organisons en faveurs des prédicateurs qui veulent approfondir leurs racines dans la Parole de Dieu. Depuis quelques années, toutefois, nous avons changé le format de cette conférence pour l’ouvrir à ceux qui aiment le message de la grâce, ainsi que d’autres que nous rencontrons pendant l’année et qui sont susceptibles de bénéficier de l’enseignement prodigué pendant les deux jours et demi que dure l’événement. Cette année, la conférence s’est déroulée au milieu du mois de février. Mes 2 collègues impliqués dans la diffusion des livres et du message de la grâce, Paul NGoran (Côte d’Ivoire) et Julien Naka (Bénin/Togo), m’ont accueilli à l’aéroport de Cotonou et, dès le lendemain, nous avons pris la route pour rejoindre le lieu de la conférence (environ 3h). En route, nous avons fait escale à Bohicon pour récupérer le dernier envoi de livres juste arrivé le matin même. L’imprimeur avait produit les livres, mais le temps était très juste pour les acheminer vers le Bénin à temps pour la conférence. En outre, à travers diverses circonstances, nous avions pris du retard pour expédier les marchandises. Hans, notre magasinier plein de zèle, aime tellement le message véhiculé par les livres qu’il a fait tout son possible pour que les colis partent le jour même. Et ses efforts furent récompensés car le service postal nous apprenait le matin du début de la conférence que les colis venaient d’arriver ! Cet envoi contenait plusieurs titres nouvellement réimprimés qui avaient été indisponibles depuis plusieurs années en Afrique. La conférence se tenait dans un nouveau lieu cette année car l’endroit habituel s’était tellement dégradé faute de maintenance qu’il était devenu ingérable pour notre rencontre. Julien avait trouvé un hôtel en bordure de la ville de Glazoué (à une centaine de kilomètres au nord de Bohicon), un endroit calme, vaste et très propre, et doté d’une très grande salle de réunion bien aérée. En une heure, l’hôtel était plus que rempli car nous étions près de 100 participants cette année. Il nous a fallu nous rabattre sur les autres hôtels locaux pour loger tout le monde, mais tout s’est bien passé en fin de compte La communion entre les participants fut précieuse et spirituelle. Souvent, hélas, les gens se rassemblent selon leur provenance plutôt que de se mélanger pour mieux faire connaissance. Comme l’année dernière déjà, cette fois-ci fut différente. La conférence comporte 10 sessions d’enseignement et 2 consacrées à des échanges et des questions aux orateurs qui furent très instructives et animées. Cette année encore, l’enseignement prodigué fut de bonne qualité et comportait une portée très pratique pour les participants. On m’avait attribué 3 sessions, 2 à Paul et 1 à Julien. Les autres interventions étant alloués à des prédicateurs locaux (deux hommes de Bohicon et Paulin Sogbohossou, le pasteur d’une église de la grâce de Cotonou). J’ai été frappé cette fois-ci par le fait que, lors des séances de questions/réponses, plusieurs jeunes gens ont osé poser leurs questions en dépit d’un auditoire fourni. Ce n’est pas toujours facile dans une culture où les tranches d’âge sont assez séparées. À la vue de la qualité du lieu et de l’accueil, plusieurs des amis ont commenté sur le fait qu’il était impossible que leur contribution financière couvre la totalité du coût de la conférence, et donc que quelqu’un d’autre avait dû compléter (ce qui est le cas, grâce à la générosité de plusieurs amis en occident). Cette prise de conscience est remarquable. Je la mentionne car c’est nouveau de la part des amis d’Afrique de l’Ouest, où la tendance est plutôt de s’attendre à tout recevoir gratuitement sans se soucier du coût. C’est un signe encourageant de maturité, et j’y vois le fruit d’un enseignement biblique de plusieurs années qui souligne une vie nouvelle transformée dans la pratique tout autant qu’une compréhension du salut qui est en Jésus-Christ seul. Visite des églises et des amis Dès la fin de la conférence, je suis parti vers le nord du pays avec Paul et Julien. Nous avons voyagé par étapes car l’extrême chaleur était épuisante et nous voulions conserver notre énergie. Cela nous a aussi permis de prêcher en divers lieux et de passer un peu de temps avec les divers amis le long du chemin. Rendre visite et passer du temps avec ces amis et ces églises est important. Pour plusieurs de ces serviteurs de Dieu, les visites sont rares. Pour les membres des églises, il est bon d’avoir des visiteurs de l’extérieur qui prêchent le même message que leur propre berger. Bembéréké – Notre premier arrêt fut dans cette petite ville située sur la route allant vers le Niger. On y trouve un hôpital missionnaire qui avait naguère une grande réputation. Plusieurs des membres du personnel sont étudiants du C.F.C. Ils nous avaient invités à venir prêcher dans la petite chapelle située à l’intérieur des limites de l’hôpital. Plusieurs jeunes stagiaires étaient là aussi, et nous avons eu la joie de leur annoncer la grâce de Dieu en Christ seul. Il était clair que pour plusieurs d’entre eux, le message était nouveau. Banikoara – Depuis Bembéréké, nous avons pris un peu plus de 4h pour rejoindre cette ville à l’extrême nord qui est à prédominance musulmane (il est donc difficile de dormir après 5h du matin !). Autrefois, il fallait faire les derniers 75 km sur une piste de terre rouge et, à l’époque de la récolte du coton, il ne faisait pas bon suivre un des semi-remorques en route vers les usines d’égrenage ! Martin Odoumbourou, un ancien étudiant du C.F.C., conduit la petite église de la grâce locale. Il avait prévu des réunions pour les deux soirs où nous étions là. Nous avons aussi pu goûter une douce communion avec lui dans la journée. Il est très isolé, même si des prédicateurs de Bohicon et Parakou lui rendent visite à l’occasion. Martin est en fait un homme du sud. Il a été muté à Banikoara il y a très longtemps pour gérer le central téléphonique de la région. Étant consciencieux, il a bien fait son travail, tout en plantant et en s’occupant d’une petite assemblée. Maintenant à la retraite, il reste là par fidélité envers le troupeau que le Seigneur a appelé. Parakou – C’est une grande ville universitaire proche de la frontière avec le Nigéria et située vers le centre du pays. Au cours du temps, le Seigneur a rassemblé plusieurs jeunes hommes très capables dans la petite église de la grâce de la ville. Ces frères partagent le ministère avec leur pasteur, Anselme Sossou. Ils avaient organisé une retraite de prédication pour le week-end de notre passage. Depuis lors et suite aux messages donnés à cette occasion, les responsables ont décidé de mettre l’un des leurs à part pendant 2 jours par semaine pour se consacrer à la préparation de la prédication. C’est un pas significatif qui montre une prise de conscience croissante de l’importance du ministère de la Parole. Une réunion avec les jeunes adultes était prévue le dimanche après-midi, mais elle a dû être annulée car cette période est la saison des examens et la pression des révisions est intense. Bohicon – Julien Naka, monsieur «Europresse Bénin-Togo», est un des responsables de l’église dans la ville, avec 3 autres prédicateurs. Ils profitent de leur nombre pour arroser la région avec l’Évangile, allant parfois plus loin même. Nous n’avions qu’une seule soirée de disponible pour cette étape, mais cela nous a permis de nous rencontrer avec l’église locale autour de la Parole de Dieu, et de renouer des liens précieux avec de chers amis de longue date. Le Mono – Cette région du sud-ouest du Bénin, située autour de la ville de Dogbo, est le berceau du vaudou. Échos de la Vérité diffuse des émissions de radio à partir d’une station locale. Depuis de nombreuses années une église de la grâce est très active dans le petit village d’Agbédranfo sous la conduite de Simon Dodo. Il faut suivre une petite piste de terre d’une dizaine de km pour atteindre le village. On leur avait installé l’électricité l’an dernier, mais la chose ne fonctionne déjà plus ! J’ai prêché là un soir pendant que Paul était dans la ville proche de Klouékanmé où les gens d’Agbédranfo cherchent à planter une église. Puis nous avons échangé nos lieux de prédication le lendemain. Il y a un certain nombre d’hommes très consacrés dans ces deux lieux, dont plusieurs suivent le C.F.C., et l’homme mis à part à Parakou (voir plus haut) vient du village. Porto Novo – la capitale administrative du pays, située près de la côte et côtoyée aussi par une immense lagune. La situation entre les croyants locaux a été très confuse depuis de nombreuses années, avec deux factions qui refusent de se parler. C’est un fardeau pour mon cœur et j’ai déjà essayé d’aider mais en vain. Cette année, nous avons pu rassembler les 2 groupes pour une soirée de prédication. Certains avaient émis le désir que nous ayons une discussion au sujet de la situation. Il y a déjà eu de nombreuses réunions semblables qui n’ont jamais abouti à rien. Dans la providence du Seigneur, j’ai été retardé sur la route, et il ne restait que 30 minutes avant la prédication. Je me suis alors senti conduit à leur lancer le défi de se détourner du passé pour marcher de l’avant les yeux fixés sur Christ seul, notamment en faisant appel à un prédicateur fidèle venu de l’extérieur. J’ai eu le sentiment que le Seigneur lui-même avait préparé les cœurs à recevoir ce message. Depuis lors, il semble que les choses commencent à changer dans le bon sens. Mais la route sera longue, les détours nombreux et les combats acharnés car l’ennemi n’aime pas voir la vérité remise au centre. Prions pour ces gens et pour l’homme qu’ils prévoient d’inviter. Cotonou – Il y a 2 églises de la grâce dans cette grande ville qui est la capitale économique du pays. Les responsables avaient prévu une retraite pour le week-end de notre passage. Outre 2 messages de Paul, nous avons consacré la plupart du temps à étudier les prophéties d’Aggée. C’était approprié car l’une des assemblées est en train de terminer la construction de sa chapelle ! Après des années à se réunir dans une petite salle au plafond bas et fait de tôles qui chauffaient terriblement au soleil, les amis ont pu acheter un terrain et y ériger un local plus spacieux. Mais il faut veiller à remplir la coquille avec le vrai Évangile ! Le dimanche après-midi, quelques heures avant mon vol de retour, nous avons tenu une très longue réunion avec les jeunes adultes, un moment très constructif et profitable qui nous a permis de fixer les regards sur le Seigneur Jésus. Il y a une certaine fracture involontaire entre cette jeunesse et les conducteurs des assemblées, comme c’est le cas dans beaucoup d’endroits. Depuis un certain temps, le Seigneur a ouvert une porte au grand-père que je suis pour aider les amis à essayer de résoudre cette situation. Dans cette optique, je voulais passer un temps avec les conducteurs, mais ce ne fut pas possible en raison du manque de temps. Les publications et divers sujets De très chers collègues J’ai été très heureux d’avoir ces 3 semaines avec Paul NGoran. Nous travaillons ensemble depuis 28 années. Il est quelqu’un que j’apprécie énormément. C’est un serviteur très respecté par les frères du Bénin, et sa prédication est très appréciée. Pendant plusieurs années, il a été l’orateur dans nos émissions de radio. Lui-même est assez isolé chez lui car la plupart des autres prédicateurs de la grâce du pays sont beaucoup plus jeunes. Le temps avec Julien fut très précieux aussi. Ce frère passe depuis un certain temps par une période de lassitude, et notre communion l’a aidé. Cette année, notre jeune collègue, Vincent Dua, qui diffuse les livres en Côte d’Ivoire et est un prédicateur émérite, n’a hélas pas pu faire le déplacement car il avait plusieurs conventions où il devait présenter les livres. Acheminement des livres Après plusieurs années pendant lesquelles il nous a été impossible d’envoyer des livres vers l’Afrique de façon significative, la voie s’est de nouveau ouverte et, depuis presque une année, nous pouvons envoyer les dernières parutions et réimpressions à nos collègues. C’est un encouragement pour eux, après plusieurs années très difficiles, et les ventes ont fait un bond en avant. Plus important, cela signifie que plus de cœurs sont exposés à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. La retraite J’anticipe maintenant de consacrer plus de temps à m’occuper du côté «africain» du ministère. En effet, fin juin 2017, je prévois de prendre ma retraite du côté publications, distribution et administration des éditions Europresse. Dans sa providence, le Seigneur a envoyé quelqu’un de jeune pour prendre la relève et emmener l’œuvre dans un nouveau chapitre. Je partagerai bientôt l’histoire de ce nouveau développement car c’est aussi un témoignage à la sagesse et la bonté de notre Dieu. Pour ce qui me concerne, je lui suis très reconnaissant de m’ouvrir cette nouvelle porte de service. Je continuerai de gérer le choix des livres, mais je serai surtout impliqué avec les contacts en Afrique et en Haïti. Pour le moment, il est peu probable que cette réorientation signifie plus de visites sur le terrain, mais plutôt le fait de pouvoir consacrer davantage de temps pour réfléchir aux diverses situations et pour préparer les messages, sans parler des nombreuses communications personnelles par Internet avec les amis sur place Un grand merci à tous ceux d’entre vous qui ont prié pendant toutes ces années pour qu’une telle porte s’ouvre. Un grand merci à tous ceux qui ont a cœur de soutenir cette œuvre en faveur de régions défavorisées. Continuons de prier afin que le Seigneur nous conduise avec sa Parole vers ses élus qui ne le connaissent pas encore. Jean-Claude |