Info-mission Afrique (mars 2018) |
Chers amis dans le Seigneur,
Je viens de rentrer de 3 semaines de prédication et d’enseignement en Afrique de l’Ouest (Bénin & Togo). Le voyage aller s’est passé sans aucun problème en dehors du fait qu’il fallait intégrer dans mes bagages les 40 kg de livres que j’emmenais avec moi (pour vider le garage et rendre ces bons outils disponibles aux amis en Afrique). La gymnastique s’est reproduite à l’enregistrement, où les consignes de poids sont très strictes désormais ! Avec un programme chargé, cette visite n’avait beaucoup de temps morts. Mais voir la Parole de Dieu modeler les vies de personnes et d’assemblées est une grande bénédiction dont je ne me lasse jamais. Bien qu’étant fermement ancrée dans le socle de l’enseignement de la Bible, la vie chrétienne réelle n’est pas seulement l’affaire d’une connaissance intellectuelle de faits au sujet de Dieu. La chaleur intense sur place a été une source de fatigue, si bien qu’il fallait prendre des temps pour souffler et arriver à tenir la distance. En tout cas, c’était mieux que la vague de froid qui déferlait au même moment sur l’Europe ! 2018 Conférence de la grâce pour l’Afrique de l’Ouest Cette rencontre annuelle s’est déroulée de nouveau dans un hôtel, propre, très bien agencé et fonctionnel, proche de la petite ville de Glazoué, au centre du Bénin. Cette année, nous avons juste dépassé la centaine de participants, venant de 4 pays d’Afrique de l’Ouest. Cela a causé quelques petits soucis car l’hôtel ne dispose pas d’assez de chambres pour recevoir tout le monde, mais on est en Afrique, et on se débrouille ! Si les chiffres ne sont pas tout, il est encourageant de voir tant de gens prêts à l’écoute de l’Évangile de la grâce. Plusieurs frères de Côte d’Ivoire avaient pu venir, notamment Rémi Konan, le prédicateur de la petite église de la grâce de Yopougon, près d’Abidjan. Ce jeune homme a été tellement réjoui de rencontrer tous ces frères, lui qui se sent si jeune et parfois si seul. Cette année encore, on m’avait alloué 3 sessions («L’Évangile en trois mots»), plus le sermon du dimanche matin, au culte que nous avons tenu avec la petite église de la grâce de Glazoué, Paul NGoran (pasteur de l’église de Gagnoa, Côte d’Ivoire) et Julien Naka (pasteur de l’église de Bohicon, Bénin) avaient chacun 1 message, et Vincent Dua (Europresse-Afrique Côte d’Ivoire) a prêché 2 fois. Deux prédicateurs béninois se sont partagé les deux soirées (Cyriaque Aholou de Porto Novo, et Charles Agbossaga de Parakou). Une séance de Q&R et un «atelier biblique» ont complété le programme. Chaque journée commence à 7h par une courte méditation et un temps de prière commune, conduits chaque matin par un frère local. Le format de la conférence permet d’avoir beaucoup de temps pour les partages et les échanges personnels. Beaucoup parmi les participants se sont saisi de l’occasion, jusqu’au milieu de la nuit même, car les chambres faites en béton étaient étouffantes. Les gens gardaient les portes de leurs chambres ouvertes, de sorte que l’air pouvait circuler un peu. Mais Vincent se plaignait car il y avait un couple de l’autre côté du couloir, et la porte est restée fermée ! À l’origine, la conférence était organisée pour le bénéfice des étudiants du Cours de Formation Continue de Échos de la Vérité, comme un des éléments faisant partie de leurs études. Il y a quelques années, toutefois, devant l’intérêt et le potentiel qu’on pouvait déceler, le nom a changé pour devenir «conférence de la grâce». Ceci a permis d’inviter bon nombre d’amis susceptibles de bénéficier de l’enseignement prodigué. Depuis quelques années, certaines sœurs sont présentes aussi sur invitation personnelle. Ce sont souvent (mais pas toujours) les épouses des participants. Les étudiants du C.F.C. sont toujours invités, et les frais de voyage sont remboursés à ceux qui sont actifs dans le Cours. Visites des églises & des amis Porto Novo – Après plusieurs années de confusion et d’antagonisme parmi les factions de ceux qui se réclament de la grâce souveraine, la situation a changé de manière dramatique dans les derniers mois. L’année dernière, j’avais été conduit à lancer à ces gens le défi de suivre le Seigneur plutôt que les hommes, et de regarder vers l’avant plutôt que de s’enliser dans le passé. En raison de ce passé (et passif), aucun des hommes présents ne pouvait se lever pour enseigner sans rencontrer un barrage d’objections et de commentaires de tout genre. Dans sa grâce, le Seigneur a répondu. Cyriaque Aholou, de Bohicon, a reçu l’appel à devenir pasteur de l’une des factions. Depuis lors, les gens de l’autre groupe, voyant que l’Évangile est désormais prêché, ont compris qu’ils n’avaient plus de raison de rester à l’écart. Depuis deux semaines, la plupart d’entre eux ont commencé à venir se placer sous l’écoute de l’Évangile. Cyriaque est un homme fidèle doté de beaucoup de sagesse. Le Seigneur lui a donné une certaine mesure d’autorité dans sa prédication. Il y a déjà plusieurs années, il était venu à deux reprises avec moi pour animer des retraites à Porto Novo. À ces occasions, j’avais pu constater qu’il avait vraiment tous les dons nécessaires pour cette situation. Ce qui se passe depuis quelques mois est un développement très positif, bien au-delà des espoirs qu’on pouvait avoir. C’est un sujet de reconnaissance au Seigneur qui restaure. Il est certain qu’il y aura des périodes difficiles à venir et que l’ennemi des âmes ne va pas s’en tenir là. Nous avons besoin de soutenir ce frère et cette église dans la prière. J’ai pu prêcher 2 messages chaque soir de mon séjour, et un matin, nous avons pris la pirogue pour nous rendre aux Aguégués, un village lacustre où une trentaine de personnes nous attendaient pour une réunion. Le reste de mon temps a été consacré à discuter avec Cyriaque, qui ressent vivement le besoin de conseils. Quelle joie de pouvoir marcher de concert avec ce frère ! Parakou – L’église de la grâce dans cette ville majeure au Bénin continue de grandir. Du fait que Parakou est une ville universitaire, plusieurs étudiants assistent aux réunions de l’église. Elle joue donc un rôle crucial car ces jeunes repartent à la fin de leurs études et disséminent dans tout le pays ce qu’ils ont appris. Depuis ma dernière visite, il y a un an, les amis ont mis à part un de leurs prédicateurs (Kouété Adho) 2 jours par semaine pour l’étude et la préparation de sa prédication (apparemment, il consacre plus que les 2 jours à son ministère !). Kouété est originaire de la province du Mono et du village d’Agbédranfo. Il a donc été formé à l’origine auprès du pasteur Simon Dodo (voir ci-dessous). Venu à Parakou pour ses études, il est un de ceux qui ne sont pas repartis, et il est un grand atout dans l’église, à la suite du frère Anselme Sossou, le pasteur de l’assemblée. Toute notre équipe s’est vue allouée plusieurs prédications dans cette église. Nous avons aussi passé beaucoup de temps à discuter avec le groupe de responsables. Une chose à garder à l’esprit est que la plupart d’entre eux sont des chrétiens et responsables de première génération, sans modèle à suivre dans la grâce au niveau du Bénin. C’est là une des raisons pour leur grand désir de passer du temps avec nous et pour leurs nombreuses questions. Sinendé - Soudé – Depuis Parakou, nous avons parcouru les 160 km (dont la moitié en terre battue) pour atteindre Sinendé, une petite ville de brousse. Un peu plus loin, se situe le village de Soudé, où il y a une petite école biblique de la dénomination évangélique principale au Bénin. Le dépaysement est total, avec seulement 2h par jour d’électricité quand le générateur est allumé, et presque aucun réseau téléphonique. Nous avons passé là un peu plus d’une journée consacrée à prêcher & enseigner, depuis notre arrivée jusqu’au moment du départ. Ce contact date d’il y a plusieurs années quand je suis entré en correspondance avec André, un Français qui enseigne sur place et qui nous a ouvert la porte. C’était notre troisième visite à Soudé. Il était clair que le message de la grâce souveraine est nouveau pour beaucoup des étudiants, mais nous avons reçu un accueil cordial, et les temps de questions étaient animés. Prions que la semence répandue puisse porter beaucoup de fruit, surtout quand ces hommes retourneront dans leurs lieux de ministère. Bohicon – C’est là que Julien est pasteur, et où se situe le bureau béninois d’Europresse-Afrique. Nous avions prévu de passer deux jours à examiner les divers aspects de l’œuvre, de sorte à pouvoir nous préparer pour les défis à venir dans un monde en pleine mutation. Cela fait bientôt 20 ans que les opérations de diffusion des livres ont commencé pour le Bénin et le Togo. Il y a 10 ans, nous avions déjà mis à part quelques jours pour passer en revue toute l’œuvre, et cela avait été une vraie bénédiction pour chacun de nous. Cette nouvelle occasion fut un bon moment pour nous encourager mutuellement. On oublie souvent qu’en dépit des moyens modernes de communication, le travail est parfois très solitaire, et il était bon de partager nos expériences. Nous avons compris qu’il est temps de chercher de nouvelles forces, notamment pour venir travailler aux côtés de Julien et en vue de le remplacer un jour. L’âge commence à se faire sentir, et le développement envisagé permettrait à ce frère de se consacrer davantage à l’église dont il a la charge. Il y a deux autres prédicateurs avec lui, maintenant que Cyriaque est parti à Porto Novo, mais une grande partie du travail repose sur ses épaules. La situation en Côte d’Ivoire est très positive et encourageante. Vincent nous a partagé le feu qui brûle en lui pour la diffusion du message du salut par tous les moyens. Je regrette seulement de ne pas avoir eu la présence d’esprit d’enregistrer ce partage ! Vincent est plus jeune et il a un grand nombre de contacts parmi les responsables religieux avec qui il gagne en autorité dans la Parole. Puisse le message porté par les livres et par les échanges de ce frère être utilisé pour amener ces gens dans la liberté qui est en Christ ! Nous voulons soutenir Vincent dans son activité pour qu’il puisse durer et que sa santé fragile ne soit pas un frein. Son zèle le pousse à se dépenser sans compter pour l’œuvre, mais il est temps aussi de chercher quelqu’un qu’il pourrait former pour prendre à sa charge une partie des expositions de livres aux diverses conventions organisées dans le pays. Vincent va devoir trouver un nouveau lieu de résidence pour sa famille car le petit appartement qu’il occupe actuellement n’est pas propice (toilettes dans la cour voisine, pas de pièce pour s’éloigner des enfants). Les enfants sont souvent malades, ce qui ajoute un poids sur l’esprit et les finances de ce frère. Prions que ce changement puisse intervenir très rapidement et à un coût raisonnable (on parle de 75 euros env. par mois). Mono province – En chemin vers le Togo, nous avons rendu visite au petit village de brousse d’Agbédranfo et à la ville voisine de Klouékanmé. Ces deux lieux se situent autour de la ville de Dogbo, qui est vraiment le berceau du vaudou. Sous la conduite du pasteur Simon Dodo, les hommes d’Agbédranfo cherchent à planter une œuvre à Klouékanmé où il y a un tout petit groupe de croyants, notamment plusieurs jeunes hommes. Nous nous sommes relayés dans les deux jours de notre séjour pour prêcher dans les deux endroits et nous avons pu partager un bon moment de fraternité avec les gens sur place. Lomé, Togo – Je n’étais pas alIé au Togo depuis 2 ans. Nous avons prêché dans la petite église de la grâce où Jacob Kondi est le responsable. Lui-même commence à ressentir les effets de l’âge, et je voulais l’encourager. Il est venu me voir lors de mon dernier après-midi là, et nous avons passé un moment béni de douce communion dans les choses de l’Évangile. Les amis se réunissent dans un lieu très excentré. Avec toutes les activités d’une grande ville, cela n’aide pas une consécration pleine et entière, bien que certains soient vraiment zélés. Depuis un certain nombre d’années, nous sommes aussi en contact avec une église baptiste dans un autre quartier de Lomé. Hélas, le pasteur de cette assemblée (qui nous avait ouvert la porte à l’origine) a quitté son poste il y a plusieurs mois dans des circonstances tristes, ce qui a déstabilisé beaucoup de membres. Nous avons organisé une retraite pendant le week-end afin de leur prêcher une fois encore l’Évangile, ce qui est la meilleure consolation du croyant et le meilleur défi pour l’homme pécheur. Puisse la Parole porter du fruit dans ce temps difficile ! J’ai passé aussi une soirée avec les jeunes adultes dont les questions étaient très pénétrantes. Un autre contact à Lomé est Florent K. Ce frère est aveugle et s’est converti à l’écoute des émissions Échos de la Vérité sur une station locale. Depuis lors, Julien lui rend visite régulièrement pour prêcher dans sa petite cour intérieure où les gens du quartier viennent s’assembler. Il y a 2 ans, nous étions déjà passés, et le frère Philip Hynes, de Chalon-sur-Saône, avait prêché devant une trentaine de personnes. Plusieurs de ces amis sont venus à la conférence de cette année, et ils se réjouissent à l’écoute de l’Évangile. Une expérience peu habituelle s’est produite lors de l’après-midi où j’ai prêché chez Florent. J’ai invité à venir une amie Togolaise rencontrée il y a plusieurs années dans une église en Californie. La dame est arrivée, et il s’avère qu’elle et l’épouse de Florent sont des amies intimes d’enfance, comme des sœurs jumelles dit-on là-bas ! Coïncidence, hasard ou providence ? Paul et Vincent sont repartis le dimanche après-midi avec Julien car leur vol quittait Cotonou très tôt le lundi matin. La générosité d’un cher ami a permis qu’ils fassent le déplacement en avion, ce qui leur a permis d’économiser leurs forces. Pour ma part, je suis resté jusqu’au mercredi, et j’ai pu prêcher chaque soir, et rencontrer des frères pendant la journée. Enfin, après 3 semaines bien remplies, j’ai repris l’avion pour faire face à la vague de froid qui étreignait l’Europe (Lomé 31°C / France –12°C). La fatigue est là, mais une grande reconnaissance aussi pour ce que le Seigneur a bien voulu bénir cette visite. La semence a été répandue, dans toute la force de notre faiblesse. Puisse le Seigneur donner le fruit ! Jean-Claude |