Info-mission Haïti (décembre 2017) |
Novembre 2017 – visite en Haïti
Après une absence de 3 ans, la porte d’Haïti s’est de nouveau ouverte en novembre pour une visite de 2 semaines. J’avais fait circuler le programme avant de partir, et de nombreux amis se sont attelés à la tâche de prier pour cette mission. Le Seigneur a amplement répondu. Plusieurs des anciens contacts s’étaient refroidis avec le passage du temps. Pour certains, la porte s’est fermée en raison de l’offense de l’Évangile ou du fait qu’il n’apporte rien pour la gloire personnelle. Pour d’autres, seule une course quotidienne effrénée avait rendu les communications difficiles. Il n’est pas toujours facile de trouver du temps quand il faut courir toute la journée pour faire manger la famille. La situation générale à Port-au-Prince est pleine de contrastes. Il est évident que beaucoup de gens ont un train de vie bien plus élevé qu’auparavant. Les gros 4x4 et voitures modernes qui bloquent la circulation en témoignent. Les liens avec la famille en Amérique du Nord sont la raison de cette affluence. Il est aussi très évident que beaucoup de gens vivent dans un dénuement abject pour diverses raisons. La corruption est omniprésente, ainsi que la religion et toutes les superstitions qui l’accompagnent. Le désespoir est palpable, surtout une méfiance envers la capacité des responsables à relever la situation. Moïse, mon ami qui a été mon guide et mon agent de sécurité lors des visites précédentes, venait de perdre son emploi. Il était donc disponible pour m’accompagner et s’occuper d’une bonne partie de la logistique. Il se réjouissait d’avoir tout le temps pour discuter et pour écouter la prédication, ce que son emploi lui interdisait lors des visites précédentes ! Gonaïves J’étais invité à enseigner au CISE (centre d’instruction spirituelle évangélique) de Gonaïves. Cette ville se situe à 2 ou 3 heures de route au nord de la capitale. Le paysage est très joli tout autour. Je suis déjà allé là 3 ou 4 fois. Le fondateur du centre refuse de le transformer en église. Il insiste sur le fait qu’il veut rester libre des traditions de dénomination pour se concentrer sur ce que la Bible enseigne. Son projet est très ambitieux mais bien conçu. J’ai prêché le dimanche soir à une salle comble. Puis, nous avons eu 3 journées d’enseignement, du matin jusqu’à la nuit. Environ 400 jeunes (18-30) étaient là chaque jour, à prendre des notes et poser de bonnes questions suite à chaque session. Il semble que la Parole n’est pas sortie en vain. J’ai déjà le projet de passer plus de temps la prochaine fois pour donner un enseignement plus systématique sur les fondements de l’Évangile – ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. Romains en 5 heures De retour à Port-au-Prince, j’étais invité dans deux Instituts bibliques. Le responsable de l’un d’eux m’avait demandé «d’enseigner Romains» dans les 5 heures de la session du matin ! Un vrai marathon ! Le Seigneur nous a donné l’occasion de faire un survol des grands points fondamentaux de l’Évangile et de la vie de l’Évangile. Quelques-uns des auditeurs ont exprimé leur déception au fait que je n’avais pas passé de temps à examiner les diverses controverses théologiques qui gravitent autour de cette épître. J’ai pris cette critique pour un compliment (en fait, nous avons examiné les domaines disputés, mais ces gens ne s’en sont pas rendu compte car j’ai évité d’utiliser le jargon technique). Mes contacts avec les gens m’ont montré qu’il y a une soif réelle pour un enseignement fidèle de la Parole de Dieu – il y a une telle famine de cela ici. Toutefois, l’allégeance portée à des organisations ou assemblées dénuées de Christ place les gens sous une terrible servitude. Et il y a peu d’ouvriers dans la moisson ! Livres Il était donc encourageant de voir les livres Europresse disponibles dans une grande librairie du centre ville. Il y a de très nombreux livres disponibles en français aujourd’hui, mais très peu de vérité (bien que davantage que par le passé). Une organisation missionnaire située dans les montagnes derrière Port-au-Prince a aussi ouvert une librairie et a commencé à présenter nos livres. Puisse la semence de la vérité porter beaucoup de fruit ! Voir leur joie de pouvoir vendre de bons livres était très encourageant. J’ai pu aussi prêcher plusieurs fois dans de plus petits rassemblements, certains où j’étais déjà allé, d’autres nouveaux. C’est une telle joie que de pouvoir ouvrir la précieuse Parole de Dieu, sachant que c’est là que l’Esprit vient en puissance selon le dessein éternel du Père. Le reste de mon temps a été consacré à des révisions et des rencontres individuelles pour partager la Parole et répondre aux questions. J’ai pu aussi rencontrer les responsables de l’organisation missionnaire citée plus haut. Ils ont le désir de donner toute la place à l’enseignement de l’Évangile, notamment pour le bénéfice des leaders des églises qui sont venues à l’existence par leurs efforts. Les perspectives sont donc multiples. Cette visite a donc été positive et productive, et j’espère qu’une abondante récolte sortira sous la bonne main de Dieu. Un grand merci à tous ceux qui m’ont accompagné dans la prière fidèle, ainsi qu’à ceux qui ont rendu cette mission possible par toutes sortes de manières. Jean-Claude Souillot |